Dans la continuation du coche du coach (voir article précédent), j’aime décidément bien les histoires de voitures, celles du véhicule qui nous fait avancer sur le chemin de la vie, ainsi que son conducteur et son passager.
Moteurs et belles carrosseries
De retour de deux belles semaines de roadtrip, je m’arrête pour savourer encore le sentiment de liberté et de plénitude que celles-ci m’ont apporté. Sur la route, il y a d’abord la route elle-même, tantôt large et droite, tantôt étroite et sinueuse, tantôt évidente, tantôt mystérieuse. Parfois elle mène loin, parfois, elle nous fait tourner en rond, parfois, elle se termine et il faut changer de véhicule si on veut continuer.
La plus belle des voitures, prenons au hasard une rutilante américaine pleine de “horsepower” ronronnants, ne peut, comme la plus belle des femmes d’ailleurs, ne donner que ce qu’elle a. La pleine puissance, les cheveux au vent, le moment jouissif d’être le roi, la reine de la route, quelques instants.
Car évidemment, si la plus belle des voitures de sport n’avait que des avantages, tout le monde se déplacerait à son bord et elle deviendrait définitivement banale. Du coup, les belles voitures de sport ont aussi quelque chose à nous apprendre!
De la conduite…
D’abord les voitures puissantes sont nerveuses, leur direction est dure et elles sont un peu plus difficiles à conduire. On effleure l’accélérateur, elles vrombissent et bondissent, les cheveux sauvages demandent à pouvoir être maîtrisés, ou pour le moins guidés, d’un main douce et de pied ferme. C’est là que le conducteur et la voiture ne doivent faire qu’un. Au début, quand on reçoit les clés d’un tel véhicule, on est euphorique, ensuite on a un peu peur de ne pas pouvoir le conduire, de faire des bêtises, de le griffer, d’avoir un accident. Elle est tellement belle cette auto! Elle accélère tellement vite. Et toutes les routes ne sont pas conçues pour recevoir ces bolides, pensez au challenge de conduire une F1 en ville! Passé l’ivresse des débuts et d’éventuelles mauvaises expériences, on pourrait être tenté de laisser la voiture au garage, sous une bâche, pour ne pas l’abîmer, ne pas se blesser, ne pas prendre de risque. Et à la fois une voiture au garage, si bichonnée soit-elle ne vous conduira nulle part d’autre… que dans votre garage!
Ensuite, les gros moteurs, ça consomme pas mal. Evidemment même si les constructeurs modernes prétendent pouvoir tirer un maximum de puissance de moteurs de plus en plus petits, ça ne peut se faire qu’au détriment du couple et de la souplesse au prix d’inavouables compromis. La puissance, la performance ont un coût minimum en dessous duquel il n’est pas possible de descendre. Sans mettre du carburant on n’avance pas du tout, avec du carburant inadapté, le moteur tourne mal, et quand le réservoir est vide, il faut le remplir.
Bien. Là une partie de mon public se demande pourquoi je leur parle bagnole. Oui les gars, certaines filles aiment les voitures, c’est comme ça! Oui les filles, restez avec moi! Mais sous la carrosserie, il y a autre chose évidemment.
…sur la route de la vie!
Pour parcourir le chemin de la vie, vous recevez une voiture, et cette voiture c’est une partie de vous. Si comme propriétaire et conducteur, vous ne l’entretenez pas, si vous ne la nourrissez pas, ou mal, ou pas assez, si vous avez peur de l’utiliser, si vous n’apprenez pas à la conduire, elle aura beau être très belle et très puissante, vous n’arriverez jamais à vous déplacer avec elle de manière satisfaisante, voire performante.
Et puis, elle n’est évidemment pas adaptée à toutes les circonstances de la route. Même entretenue et avec la jauge d’essence à fond. Là, c’est le chauffeur qui fera la différence, par son expérience, sa mesure, son discernement, pour éviter l’accrochage, le dérapage ou la sortie de route. La voiture décapotable au soleil, c’est le rêve, sous la pluie, c’est une plaie. Mais on peut re-capoter, temporairement, et continuer à avancer, même si elle ne sera jamais aussi étanche qu’une voiture au toit d’acier fixé.
Comme chaque modèle de voiture, on ne peut être au maximum de performance en toutes circonstances et à tout moment. Combiner l’agilité de la voiture de sport, le franchissement du 4X4 et le confort de la voiture familiale. Nous avons chacun nos zones de préférence et de confort. Que nous pouvons repousser, agrandir, progressivement, en nous connaissant mieux.
Le carburant qui nous fait avancer…
Le carburant enfin. Quel est-il, où le trouve-t-on? Le carburant c’est la motivation, ce qui met en mouvement. Il y a des carburant ordinaires, standards, communs à tous. L’amour (bien amené les filles, vous ne trouvez pas ;-)) des autres mais surtout de nous-même, la reconnaissance, et tout ce qui nous les apporte comme le sentiment, très subjectif, de réussir (quelque chose). Puis il y a les additifs spécifiques, qui boostent les performances de certains moteurs plus que d’autres, certains mélanges “maison”, la rencontre de nos besoins, directement liés à nos valeurs personnelles.
Maintenant, pensez-y. Connaissez-vous votre modèle? Savez-vous quel carburant utiliser? Où vous pouvez vous en fournir? Quel mélange spécifique vous aiderait à avancer dans les meilleures conditions. Observez la route autour de vous, le paysage, les autres voitures, dans quelles circonstances vous sentez-vous totalement à l’aise, un peu challengé ou carrément en danger?
Et n’oubliez pas, vous êtes à tout moment au volant de votre propre vie, prêts à découvrir le monde, ses opportunités et ses risques.
Bonne route!