Titre de l’article aux allures philosophiques, mystérieuses, impénétrables, comme l’épais brouillard du Londres de l’époque victorienne d’où on voit subitement surgir une calèche, ou plutôt un coche, tiré par des chevaux, et conduit par un cocher. Le coach, en anglais dans le texte.
Le coach, le cocher, conduisait un véhicule hippomobile, pour le compte de ses clients ou de ses employeurs de l’époque qu’il emmenait où bon leur semblait au gré de leurs besoins, de leurs envies et de leurs moyens. Comme ce cocher d’époque, le coach moderne accompagne et conduit ses clients jusqu’à la destination qu’ils auront choisie, en parcourant les routes et chemins, en évitant les ornières, en contournant les éboulements, en franchissant les rivières, en gravissant les côtes qui se présenteront tout au long du chemin.
Parfois, chemin faisant, le client choisira de faire un détour, de s’arrêter en route, et peut-être même de changer de destination finale, réalisant qu’entre temps, c’est ailleurs qu’il a envie de se rendre.
Le coach est flexible, il s’adapte aux conditions de la route, à la météo, aux besoins de son client et à l’adversité. Mais donc, si le client est celui qui sait où il veut aller, ou ne le sait pas très bien d’ailleurs, quel est le rôle du cocher dans l’histoire? Et bien le cocher n’a en effet aucune connaissance de la destination finale ou intermédiaire de son client ou employeur, il ne connait pas au départ toutes les routes que la voiture va emprunter, mais a juste une idée de direction générale et commence à rouler.
La véritable valeur ajoutée du coach, elle, se révèle sur la route, dans le mouvement, au cours du voyage. Le coach peut en effet faire face aux situations variées qui se présenteront durant un tel voyage, les obstacles possibles, les retards probables, les déviations potentielles, les inattendus de tout genre. Il est formé et armé pour sécuriser la route et faire en sorte que l’avancement soit au rendez-vous, à l’écoute de son client à chaque instant, car ce dernier seul sait où il veut aller et dans quelles conditions.
Qui est assis dans la voiture? Un médecin pour une urgence? Une dame apprêtée en route pour un rendez-vous galant? Un voyageur de commerce? Un promeneur du dimanche qui part pour une partie de campagne? Je vous laisse imaginer tous les scénarios, comme dans un film d’époque. Peu importe au cocher, lui, ce qu’il doit savoir au départ, c’est par où on va, et le valider avec son passager, pour le reste, conduire c’est son métier. Médecin, femme fatale, vendeur ou touriste, ça c’est le rayon de son client, il ne faut pas confondre, chacun son rôle dans la pièce.
Parce que le coach a l’expérience de ce type de voyage, il pourra proposer un itinéraire, tout en restant flexible et à l’écoute de son passager à tout instant. Emprunter un chemin de traverse, découvrir une clairière au milieu de la forêt sombre, s’arrêter dans un relais-étape car il est temps de se restaurer et de changer de chevaux. Le voyage est parfois rapide et agréable, parfois long et pénible. Parfois on démarre sous la pluie battante pour trouver le soleil, parfois c’est une promenade de santé, parfois un chemin de croix.
Chaque course est une nouvelle aventure que ce chauffeur de taxi fait vivre à son passager. Mais le chauffeur n’est pas à l’origine de l’excursion, on ne l’appelle que quand on a besoin de lui et qu’on a envie d’aller quelque part. On n’appelle pas un taxi juste pour essayer, ou parce qu’on aimerait voir ce que ça fait de se promener en calèche. La course est chère payée pour se faire balader. Quand on appelle le coach, le cocher, le chauffeur, c’est qu’on a une idée, peut-être pas très précise d’où on veut aller, mais on veut bouger, aller ailleurs, se déplacer dans l’espace, et on sait qu’on va devoir participer activement, donner des informations au coach, répondre à des questions, parfois se dévoiler un peu. Car bien entendu, la confiance mutuelle est indispensable quand on entreprend un voyage de ce type à travers des zones inconnues et potentiellement difficiles à traverser. Comme la baguette choisit son sorcier, le client choisit son cocher.
Alors, avez-vous maintenant une meilleure idée de pourquoi le coach est-il un coach, et pourquoi on l’appelle ainsi? De cette manière, quand on vous le demandera la prochaine fois, vous ne raterez pas le coche!
Je suis toutes tes publications et je dois dire que c est ma préférée !
C est tellement bien (d)écris !
Je me suis retrouvée tant à la place du voyageur et du cocher le temps du voyage au fil de tes mots et j ai un grand sourire sur le visage ! Quelle mission passionnante que celle de coach !
Tout tout grand merci pour le partage de ton talent ! 😘
Merci à toi pour ta lecture et heureuse de lire que tu apprécies! 🙂